Comment j'ai vaincu les limaces

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Ce début de printemps 2024 a été particulièrement pluvieux et mon potager a eu du mal à démarrer. La cause ? Des vilaines limaces ou loches présentes en grande quantité. Un vrai carnage ! Je me suis mise dans la peau d'une limace pour trouver un moyen de protéger mes légumes face à ces ravageurs.

Mai 2024 : première rencontre avec les limaces

Mai 2024 : première rencontre avec les limaces

Comme tous les ans, première séance de plantation de pieds de tomate, courgette, concombre et potimarron. Je commence par désherber la parcelle, je travaille la terre pour qu'elle soit meuble et je la nourris en ajoutant du compost. L'installation des légumes peut commencer. C'est parti pour la mise en terre de tous ces légumes du soleil qui vont me garantir de beaux et bons légumes tout l'été. Je termine par l'arrosage et le paillage pour conserver la fraîcheur et éviter aux mauvaises herbes de pousser.
La nuit suivante, la pluie est tombée sans cesse et quelle a été ma surprise au petit matin ? Six pieds sur 10 de disparus. Ma grande histoire avec ces mollusques a donc commencé.

Mi-mai 2024 : les limaces jouent avec mes nerfs

Mi-mai 2024 : les limaces jouent avec mes nerfs

Ne baissant pas les bras, j'achète de nouveau quelques pieds de légumes pour combler les manques dévorés par les limaces. Comme je peux le lire depuis de nombreuses années dans la presse spécialisée, j'entoure les pieds de légumes nouvellement plantés avec de la sciure de bois autour des 4 pieds restants et je place des pièges à bière. La pluie est de nouveau tombée toute la nuit. La sciure s'est durcie, laissant passer les limaces qui ont dévoré 2 pieds de légumes. Les pièges sont remplis de limaces en peu de temps car elles sont vraiment nombreuses cette année. J'étais furieuse !

Je suis allée acheter des plants complémentaires car avec 2 pieds restants, je n'allais pas assurer mes besoins tout l'été. Je teste d'autres techniques en entourant moitié des pieds avec des coquilles d'oeufs et l'autre moitié avec des granulés bleus (Ferramol).
Ce n'était pas sans savoir que la pluie allait de nouveau faire son apparition en rendant les granulés inefficaces et que la prolifération de limaces s'amplifiait. Au petit matin, de nouveau 5 pieds mangés sur 10. La déprime !

Fin mai 2024 : je vais finir par manger les limaces

Fin mai 2024 : je vais finir par manger les limaces

Grosse déprim' car ma lutte naturelle contre les limaces ne fonctionnait pas. J'ai testé toutes les astuces naturelles et biologiques connues et rien n'y faisait.

  • sciure de bois
  • coquilles d'oeufs
  • marc de café
  • paillette de lin
  • Ferramol
  • griffer le sol pour mettre les oeufs à découvert
  • tuiles qui servent d'abris
Je ne vais pas faire un élevage de hérissons et de crapauds, de poules et de canards, auxiliaires prédateurs qui s'avèrent efficaces !
 
Maintenant, c'est fini la rigolade. Mes légumes vont me coûter plus cher que dans le commerce cet été. J'ai eu beau ramasser les limaces et escargots à la main, méthode qui s'avère le plus efficace même si dégoûtante (je porte des gants) pour les jeter plus loin, rien n'y a fait.

Comment lutter biologiquement contre ces limaces intelligentes que ni la sciure, ni la paillette de lin, ni les coquilles d'oeufs et autres pièges ne les éloignent
. Après avoir lu des messages, avoir échangé avec des jardiniers et regardé des vidéos, je n'avais pas la solution. Tout le monde se plaignait de ce phénomène mais pas de réponse.

Début juin 2024 : je vais vaincre les limaces

Début juin 2024 : je vais vaincre les limaces

Mais que n'aiment donc pas les limaces grises ou noires ? Vaste question. Et pourquoi ne pas me mettre dans la peau d'une limace pour tenter de comprendre son fonctionnement et essayer de détecter une faille. Après des recherches poussées, j'en déduis donc que les limaces n'apprécient pas l'eau. Vous allez me dire que je suis folle puisque l'on ne voit les limaces que lorsqu'il pleut et elles n'ont pas l'air d'être dérangées par les gouttes d'eau. Je m'explique.

  • Les limaces ont besoin d'eau pour produire du mucus, la bave qu'elles sécrètent pour se déplacer. Elles peuvent parcourir des mètres sous une pluie battante mais si elles se noient dans la bière d'aspect liquide, elles peuvent se noyer dans l'eau. Eurêka, la voilà l'idée géniale ? Je ne vais les noyer une par une mais cette idée m'a tout de suite fait penser aux douves d'un château. Je n'ai pas l'intention de transformer les 50 m² de mon potager en forteresse entourée par des douves mais comment faire pour cultiver mes légumes en pleine terre, le tout entouré par de l'eau ?
  • Pour commencer, j'ai planté les nouveaux plants achetés (3eme fois cette année !) dans des pots. J'ai récupéré une vieille table de jardin en plastique dont j'ai mis les 4 pieds dans des pots remplis d'eau. J'ai ensuite placé mes pots de légumes sur la table. Comment les limaces pourraient grimper jusqu'à mes pots puisque l'eau fait barrage ?
  • Tous les jours, observation des plants sous toutes les coutures. Résultat : toutes les feuilles étaient nickel. Au bout de 4 semaines, mes plants étaient bien partis avec des fleurs de tomate, de courgette et de concombre. Il y avait même des bébés courgettes et tomates.
  • Le moment du repiquage en pleine terre est arrivé. A priori, des plants bien vigoureux n'intéressent plus les limaces qui préfèrent des jeunes feuilles bien tendres. Je vais tout de même être vigilante au quotidien et si besoin, ramassage manuel des gastéropodes, méthode pas très glorieuse mais efficace.
  • Vous attendez la suite avec impatience ! J'ai manqué de temps cette année mais l'an prochain, je souhaite fabriquer des douves dans le potager. Avec des gouttières qui forment un rectangle de 4x2 mètres, le tout bien accrochées hermétiquement dans les angles avec des coudes. Les limaces ne vont pas suffisamment sous terre pour déjouer ce piège. Une fois mon système installé dès le début du printemps, il sera venu le moment de retirer les quelques limaces présentes. Faire la chasse à quelques loches n'aura rien à voir avec les dizaines de limaces récoltées à la main dans le potager au début du printemps l'année précédente. La suite l'année prochaine.