Cultivez-vous des haricots secs ? (Page 2)

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Raddon (38)
17/01/2025 à 07:38

Bonjour,
C’est très bien mais si comme moi tu cultives du Tarbais (ramant) et de la la mojhette de Pont-l’Abbé (17) qui n’est pas un ramant, tu ne peux rien récolter en semence autre que de semence hybrides. Cela ferait un semi-ramant vu que la mojhette de Pont-l’Abbé a une tendance à vouloir ramer. Si en plus tu cultives un Roi de juillet (vert ramant) et du Carson (haricot vert, nain, jaune), il ne faut pas compter sur la semence future. Mon voisin qui habite à environ 400 mètres de mes cultures m’a hybridé certains pieds de haricots, heureusement pour moi, il ne cultive que des grains de couleur !
Je regarde ta récolte, jolie !

Réponses
Marc65 (65)
17/01/2025 à 11:20

Chez les producteurs semenciers, l'isolement réglementaire pour les haricots, tout du moins en France, est de 200m et plus.
www.fnams.fr/produire/production-de-semences/potageres/haricot/
Cependant les insectes pollinisateurs ont un rayon d'action qui dépasse souvent cette distance.
Les fleurs de haricots sont principalement auto-fécondées, mais, dans un potager, la proportion de pollinisations croisées rend impossible la conservation véritable d'une variété si on ne prend pas des précautions strictes d'isolement. Cela est vrai pour toutes les espèces qui ne sont pas strictement auto-fécondes. D'autre part, ces variétés ne sont pas composées de clones, et doivent donc subir une sélection continuelle pour maintenir la qualité et l'homogénéité de la variété. Dans la plupart des cas, il est donc faux de croire qu'on participe à la préservation d'une variété en la reproduisant entre amateurs, tout au mieux on ne lui assure qu'une descendance hétérogène, sans retour possible à l'original. On peut s'en satisfaire pour faire pousser du légume dans son potager, mais pas pour conserver durablement une variété.

Raddon (38)
17/01/2025 à 17:07

Bonsoir,
L’autofécondation fonctionne mais mal, la fécondation croisée est beaucoup plus fiable. Chez les haricots ce sont certains hyménoptères, principalement des bourdons et le type Osmia spp. qui polonisent. Généralement, il n’y a que quelques gousses localisées sur une culture qui peuvent être hybridées. À l’écosse, les grains se reconnaissent facilement par leur couleur, leur forme et leur grosseur. Il suffit d’éliminer les grains qui ne répondent pas aux critères de la variété. Autrefois l’on trillait les lentilles à la main, le premier métier du père était d’enlever les graines de cuscute dans les céréales qui devaient être ressemées. Trier 250 grammes de haricot ce n’est pas un travail de forçat !

Marc65 (65)
18/01/2025 à 00:45

Raddon, l'auto-fécondation est le principal mode de reproduction des Fabacées. Elle se produit avant que la fleur ne s'ouvre.
En ce qui concerne la fécondation croisée, l'hybridation ne se voit pas sur les graines récoltées, car les graines sont des organes de la plante mère et elles lui correspondent en couleur, en forme et en taille, indépendamment du pollinisateur. L'hybridation se constate sur la récolte suivante.
Par conséquent, quand tu trouves des graines colorées dans la récolte, c'est le signe d'une hybridation qui s'est produite à la génération précédente. Les plantes qui ont produit les haricots colorés de la récolte étaient des hybrides. Il est trop tard pour réparer le dommage car ces plantes hybrides ont déjà diffusé les gènes indésirables parmi ta culture, à la floraison, par leur pollen, et ces gènes se trouvent alors non seulement dans les graines colorées que tu retires, mais également dans d'autres graines de ta récolte, d'apparence parfaite, telles que celles que tu mets de côté comme semence.

Raddon (38)
18/01/2025 à 10:21

Bonjour,
L’autofécondation possède des avantages mais aussi un gros désavantage, c'est qu'elle fait des produits consanguins. Il y a longtemps que les loups ont compris le désavantage lorsqu’un jeune mâle fait des galipettes avec une copine de la meute, les dominants calment le jeu. Idem lorsqu’un éleveur va chercher du sang neuf chez un autre éleveur, alors qu’il possède des mâles. Pour Sapiens, notre sainte mère l’église et pas que, interdit le mariage entre les membres de la proche famille. C’est connu, autrefois il y avait des villages avec des « personnes gentilles » la raison était la consanguinité. J’en ai connu, Narcisse qui hurlait : oui, oui, non, non, n’importe quand, Lucien qui réclamait des cigarettes aux passants. Ces personnages me faisaient peur. L’autofécondation, ça fonctionne mais avec de sérieux problèmes de dégénérescence, heureusement la fécondation croisée et là pour neutraliser le problème.

Marc65 (65)
18/01/2025 à 11:36

Ce que tu illustres dans ton propos n'est pas l'autofécondation, ou autogamie, mais l'endogamie. C'est très différent. L'endogamie, c'est de la fécondation croisée, entre des individus d'une même population, ce qui génére un taux de consanguinité d'autant plus élevé que la population est réduite et fermée sur elle-même et que les reproducteurs sont proches, ce qui multiplie le risque que les deux reproducteurs soient porteurs d'un même gène déficient. La consanguinité est donc un défaut de la fécondation croisée, et non pas de l'autofécondation.
L'autofécondation, c'est ça:
www.semae-pedagogie.org/sujet/autofecondation/
L'autofécondation ne fait pas de produit consanguin, mais des lignées pures, ce qui a aussi des inconvénients.

Dans les deux cas, le temps et la sélection naturelle se chargeaient d'éliminer les produits les moins viables. Mais ça c'était avant la domestication des plantes cultivées. Depuis l'homme a pris en main leur évolution, et tâche de maitriser au mieux leur reproduction et leur sélection. C'est d'autant plus difficile pour des espèces qui se reproduisent à la fois par autofécondation et par fécondation croisée, ce qui est le cas du haricot.